Réflexes intégrés ? Non intégrés ? Késako ???

Un enfant ou un adulte dont les réflexes ont été suffisamment activés, puis intégrés, ressent un état de sécurité intérieure.

Il a une compréhension mature de lui-même, tant sur le plan corporel, cognitif d'émotionnel et, par conséquent, une meilleure compréhension des autres et de son environnement. Il renforce peu à peu ses facultés d'adaptation.

Sphère Corporelle

o   plus de force

o   plus d'équilibre

o   plus à l'aise dans son corps

o   meilleure perception de l'espace autour de lui

o   bonne conscience des dangers et différents obstacles périphériques et mise en place de solutions sécuritaires adéquates : contourner un objet, savoir chuter…

Sphère Cognitive

o   bonne myélinisation de ses circuits neurologiques : meilleure disponibilité pour les apprentissages

o   acquisition de la ligne médiane : notion droite/gauche du corps

o   meilleure vision (mise en place de la lecture, écriture)

o   meilleure audition (disponibilité)

o   accès au langage

Sphère Émotionnelle

o   sécurité affective

o   bonne estime de soi

o   stabilité émotionnelle : savoir donner et recevoir

o   entrée en communication avec le monde extérieur

o   gestion du stress

Cependant, on a constaté que chez des enfants ou des adultes, certains réflexes, soit ne s'était pas bien développés, soit ne s'intégraient pas correctement.

En effet, si l'on évalue un réflexe archaïque après sa date théorique d'intégration et qu'il est encore présent, nous pouvons parler de réflexe archaïque non intégré.

Normalement, après sa date d'intégration où il ne devrait plus y avoir de réponse.

Si certains réflexes ne se développent pas, l'enfant va vite manquer de tonus musculaire, ce qui va retarder son développement moteur, générer un faible réseau de communication entre les parties du cerveau et entraîner des difficultés posturales : maladresse corporelle, instabilité, hyperactivité, mauvaise perception de l'espace-temps.

Il est essentiel de comprendre que la rémanence de plusieurs réflexes archaïques constitue pour l'enfant ou l'adulte un stress corporel tel qu'il lui est très difficile de se consacrer pleinement à ses objectifs d'apprentissage. Son énergie va être dépensée en premier lieu à l'élaboration de stratégies posturales pour rechercher une sensation de sécurité : ainsi, on peut voir très souvent dans une classe des enfants enroulés systématiquement leurs jambes autour des pieds de leur chaise, ou encore s'asseoir à califourchon avec une jambe repliée sous une fesse…

Si les réflexes se développent mais ne s'intègrent pas au système nerveux, ils vont rester plus ou moins actifs et constituer une gêne pour l'enfant dans l'acquisition des apprentissages : par exemple pour un réflexe d'agrippement palmaire, si celui-ci reste un peu actif, il va peut-être s'ensuivre pour l'enfant une pression excessive sur son stylo, une raquette de tennis...

Ces résidus de réflexes archaïques sont autant de petits gestes automatiques pour verrouiller ce corps qui intérieurement envie de bouger dans tous les sens comme lorsqu'il était bébé afin de créer ce réseau de fibres nerveuses qui lui fait défaut aujourd'hui.

Dans ces conditions nous pouvons comprendre que l'enfant et même le futur adulte n'aura pas accès à tout son potentiel corporel, cognitif et émotionnel.

Le travail d'intégration des réflexes permet de remettre sur la bonne voie des enfants ou des adultes qui prennent un chemin atypique, ce qui se traduit le plus souvent par des difficultés d'apprentissage, des échecs scolaires avec le cortège de ce que cela entraîne pour l'estime de soi, les rapports aux autres…

Le remodelage repose sur la possibilité de créer ou recréer des connexions neurologiques là où elles doivent être et comme elles devraient être alors qu'un réflexe dysfonctionnel fonde une voie neurologique inadéquate, inefficace.

L'approche de l'IMP vise à stimuler le corps et à le remodeler en remplaçant des schèmes moteurs inadéquats ou erronés par des schèmes optimaux ; des circuits neurologiques inadéquats par des réseaux synaptiques efficaces et plus matures.

Dans des conditions normales, le système nerveux central joue son rôle de régulation et de coordination entre l'individu et son environnement. S'il ne le fait pas, c'est parce que l'information ne se rend pas où elle doit se rendre ou qu'elle est mal interprétée, de ce fait, elle entraîne une réponse inappropriée, dysfonctionnelle voire pathologique.

L'intégration de l'information est toujours multisensorielle et les réponses motrices du corps au stimuli de l'environnement dépendent des sens organiques de l'extéroception (vision, audition, odorat, touché, goût), de la proprioception et aussi par l'intéroception, c'est-à-dire les sensations internes, viscérales.

Le remodelage passe dès lors par une stimulation des récepteurs sensoriels simples (muqueuses, tendons, muscles, tissus conjonctifs) ainsi que par les fuseaux neuromusculaires, sensibles au toucher, à la pression, à la chaleur, aux étirements, à la douleur. Il vise aussi la stimulation des récepteurs complexes comme la vue, l’ouïe et l'équilibre. Ainsi le remodelage stimule le système nerveux central, passe par le travail sur le système nerveux périphérique, aussi bien somatique qu'autonome. Le remodelage des réflexes s'accompagne donc d'un travail approfondi sur les perceptions sensorielles et accorde une place privilégiée à l'intégration tactile, a l'intégration des réflexes visuels et auditifs, à la rééducation des fonctions pré orales (respiration, succion, mastication, déglutition) et à la stimulation du système moteur par des pressions isométriques.

Le remodelage suppose donc la création d'une voie neurologique alternative à celle qui existe déjà ou à faciliter son établissement quand ce chemin ne s'est pas fait. L'intégration des réflexes exige la répétition des informations pertinentes et leur engrammation neurologique. La répétition, l'intensité des stimulations et la combinaison des différents protocoles proposés durant une même séance sont la clé de la mise en place de bons schèmes et de la réussite.